Dr Thierry Janssen - Présence à soi : la clé d’un vrai changement
Être présent à soi est une expérience inhabituelle dans nos sociétés pressées et agitées où nous vivons, le plus souvent, à la superficie voire carrément en dehors de nous-mêmes. La plupart des gens croient qu’il leur suffit pour cela d’être attentifs à leurs sensations, à leurs émotions et à leurs pensées, à chaque instant du temps présent. En réalité, cette façon de procéder n’est que la première étape d’une exploration beaucoup plus profonde de notre être. Ceux qui ont déjà pratiqué la méditation le savent : les sensations, les émotions et les pensées ne sont que des phénomènes passagers. L’enjeu est de percevoir le silence et la paix qui demeurent de façon immuable à l’arrière-fond, au-delà de la confusion des sensations, des perturbations des émotions et de l’agitation des pensées. Cela demande de pouvoir accueillir et observer tout ce qui survient sans s’y attacher, sans rien analyser ni juger. Lorsque nous parvenons à cette forme d’amour inconditionnel nous découvrons une dimension nouvelle de nous-mêmes, des autres et du monde. Nous nous désidentifions de notre personnalité égotique. Nous nous éveillons à la pure conscience qui donne accès au sentiment de non-dualité ; nous goûtons à l’éternité de l’instant. Nous abandonnons les jugements et les croyances issues de notre mental pour toucher à la plus profonde spiritualité.
L’expérience de la présence à soi induit une détente psychique et physique extrêmement bénéfique pour la santé. Vécue de manière régulière, elle change le fonctionnement du cerveau et elle transforme la biologie jusqu’au niveau des chromosomes. De plus, elle engendre des comportements harmonieux en société et elle provoque une attitude véritablement respectueuse vis-à-vis de l’environnement. Apprendre à écouter le silence intérieur pourrait donc apporter bien des réponses aux problèmes auxquels nous sommes confrontés. Cela entraînerait une mutation très différente de celle que nous promet le progrès technologique. Nous optimiserions l’extraordinaire potentiel qui réside au fond de chaque être humain. Être deviendrait, enfin, plus important que faire et avoir.
Eckhart TOLLE - Qu’est-ce qui nous empêche le plus de reconnaître l’Evidence ?
C’est l’identification au « Mental », car celle-ci amène la pensée à devenir compulsive. L’incapacité à s’arrêter de penser est une épouvantable affliction. Nous ne nous en rendons pas compte parce que tout le monde en est atteint ! Nous en venons à la considérer comme normale. Cet incessant bruit mental vous empêche de trouver ce royaume de calme intérieur qui est indissociable de l’Etre. Ce bruit crée également un faux moi érigé par l’ego qui projette une ombre de peur et de souffrance sur tout. Le philosophe français Descartes a cru avoir découvert la Vérité la plus fondamentale quand il fit sa célèbre déclaration : « Je pense donc je suis.» Il venait en fait de formuler l’erreur la plus fondamentale, celle d’assimiler la pensée à l’Etre et l’identité à la pensée. Le penseur compulsif, c'est-à-dire presque tout un chacun, vit dans un état d’apparente division, dans un monde déraisonnablement complexe où foisonnent perpétuellement problèmes et conflits, un monde qui reflète l’incessante fragmentation du Mental. L’illumination est un état de plénitude, d’unité avec le Tout et donc de Paix. C’est un état d’unité avec la Vie, d’unité avec l’Être. L’illumination est non seulement la fin de la souffrance et du perpétuel conflit en soi ou avec le monde extérieur, mais aussi d’un épouvantable esclavage, celui de l’incessante pensée. L’illumination est une incroyable libération !
L’identification au Mental crée chez vous un écran opaque de concepts, d’étiquettes, d’images, de mots, de jugements et de définitions qui empêchent toute vraie relation. Cet écran s’interpose entre vous et vous-même, entre vous et vos semblables, entre vous et la nature, entre vous et le Divin. C’est cet écran de pensées qui amène cette illusion de division, l’illusion qu’il y a vous et un « autre », totalement séparé de vous. Vous oubliez un fait essentiel : derrière le plan des apparences physiques et de la diversité des formes, vous ne faîtes qu’Un avec Tout ce qui Est. Et quand je dis vous oubliez, je veux dire que vous ne pouvez plus sentir cet état d’unité comme étant une réalité qui coule de source. Il se peut que vous la croyiez vraie, mais vous ne l’éprouvez plus comme telle. Une croyance peut certes vous réconforter. Mais seule l’expérience peut vous libérer !
Le Mental est un outil magnifique si l’on s’en sert à bon escient. Dans le cas contraire, il devient très destructeur. Pour être plus précis, ce n’est pas que vous utilisez mal votre Mental, c’est en fait que vous ne vous en servez pas du tout, car c’est lui qui se sert de vous ! Et c’est cela la maladie puisque que croyez être votre Mental. C’est cela l’illusion. L’outil a pris possession de vous. Laissez-moi vous poser la question suivante : « Pouvez-vous vous libérer de votre Mental quand vous le voulez ? Avez-vous réussi à trouver l’interrupteur qui le met hors circuit ? » Dans ce cas le Mental se sert de vous et vous vous êtes inconsciemment identifié à lui. Par conséquent vous ne savez même pas que vous êtes son esclave. C’est un peu comme si vous étiez possédés sans le savoir et que vous preniez l’entité qui vous possède pour vous. La liberté commence quand vous prenez conscience que vous n’êtes pas cette entité, c'est-à-dire le penseur. En réalisant cela, vous pouvez alors surveiller cette entité. Dès l’instant où vous commencez à être le témoin qui observe le penseur, un niveau plus élevé de conscience est activé. Alors vous réalisez petit à petit qu’il existe un immense royaume d’intelligence au-delà de la pensée et que celle-ci ne constitue qu’un infime aspect de cette intelligence. Vous réalisez aussi que toutes les choses vraiment essentielles – l’Amour, la Beauté, la Créativité, la Joie, la Paix – trouvent leur source au-delà du Mental. Et vous commencez alors à vous éveiller !
- Eckart Tolle -« Le pouvoir du moment présent »
Lama Guendune Rinpoche - «Laisse cet esprit qui est le tien dans un état détendu...»
Laisse cet esprit qui est le tien dans un état détendu, non artificiel. En cet état, voyant la pensée et son mouvement, reste dessus, détendu. En cet état, va poindre la stabilité. Pas d’attachement à la stabilité, pas de peur du mouvement. Connaissant qu’il n’est pas de différence entre stabilité et mouvement. L’esprit s’élevant de l’esprit. En cet état, sans saisie, sans attachement, repose, détendu, tel quel. En cet état, la réalité est elle-même, l’essence de ton propre esprit, sagesse, vacuité radieuse, va s’élever, et tu n’auras pas de mots ...En cet état, un calme naturel viendra, sans tenir la stabilité pour quelque chose, tel quel, naturel et libre, sans saisir ni rejeter les productions mentales, s’il te plaît, reste ... là.
Texte d’un moine franciscain - « La plus haute activité de l’homme et sa maturité ne consistent pas dans la poursuite d’une idée...»
« La plus haute activité de l’homme et sa maturité ne consistent pas dans la poursuite d’une idée, si élevée et si sainte soit-elle, mais dans l’acceptation humble et joyeuse de ce qui est, de tout ce qui est. L’homme qui suit son idée reste enfermé en lui-même. Il ne communie pas vraiment aux êtres. Il ne fait jamais connaissance avec l’univers. Il lui manque le silence, la profondeur et la paix. La profondeur d’un homme réside dans sa puissance d’accueil. La plupart des hommes demeurent isolés en eux-mêmes malgré les apparences. Ils sont comme des insectes qui ne parviennent pas à se libérer de leur cocon. Ils s’agitent désespérément à l’intérieur de leurs limites. Au bout du compte ils se retrouvent comme au départ. Ils croient avoir changé quelque chose mais ils meurent sans même avoir vu le jour. Ils ne sont jamais éveillés à la réalité. Ils ont vécu en rêve. » Je vous souhaite « le silence, la profondeur et la paix » !...et d’accueillir chaque jour comme une nouvelle naissance à la réalité...
Philip Kapleau - La lune de la Vérité
« Entre un Bouddha absolument parfait et nous, qui sommes des êtres ordinaires, il n’y a pas de différence de substance...»
« Entre un Bouddha absolument parfait et nous, qui sommes des êtres ordinaires, il n’y a pas de différence de substance. Cette "substance" peut être comparée à l’eau. L’une des caractéristiques dominante de l’eau est qu’elle prend la forme du récipient où on la verse ». On pourrait dire que l’esprit d’un Bouddha est pareil à une eau calme, profonde, claire comme du cristal, reflétant parfaitement « la lune de la Vérité ». En revanche, l’esprit de l’homme ordinaire est pareil à une eau trouble, constamment agitée par les tempêtes de la pensée trompeuse et incapable de refléter la lune de la Vérité. La lune brille néanmoins au-dessus des vagues, mais le mouvement de celles-ci nous empêche de voir son reflet. Et nous menons ainsi une vie malheureuse et dénuée de sens. Comment faire en sorte que la lune de la vérité illumine pleinement notre vie ? Nous devons d’abord purifier cette eau, apaiser les vagues qui s’élèvent en arrêtant les vents de la pensée discursive (...) Il est important à cet égard de distinguer le rôle des pensées transitoires de celui des concepts établis. Les pensées fugitives sont relativement inoffensives, mais les idéologies, les opinions, les convictions, les points de vue, pour ne rien dire des connaissances accumulées depuis la naissance et auxquelles nous sommes attachés, sont les ombres qui obscurcissent la lumière de la Vérité. Aussi longtemps que les vents de la pensée continuent à agiter l’eau de notre nature authentique, nous ne pouvons distinguer la Vérité de l’erreur. Il est donc impératif que ces vents soient apaisés. Lorsqu’ils cessent de souffler, les vagues se calment, l’eau n’est plus troublée et nous constatons que la lune de la Vérité n’a jamais cessé de briller ».
« Les trois piliers du Zen » Philip Kapleau
Ramana Maharshi - « La libération n’advient que lorsque l’ego cesse d’être le maître »
Cet éveillé indien du milieu du XXème siècle, fit de l’auto-investigation « Qui Suis-Je » l’essence même de tout son enseignement.
" L’ego ne peut périr corps et biens que grâce à la recherche méthodique de « Qui Suis-Je ». La pensée « Qui Suis-Je », en même temps qu’elle anéantit les autres pensées, finit par sombrer elle-même, comme le bâton qui tisonne le feu finit par s’auto-consumer!
La recherche de « Qui Suis-Je » est une voie directe pour réaliser l’Être illimité et absolu que vous êtes en Vérité.
La pensée « Je » est directement issue du Soi. Elle prend ensuite forme et vie de façon individuelle, en apparence. Mais, comme la vague naît de l’Océan, le « Je » a sa propre forme, sa propre vie, jusqu’à sa fin apparente sur la grève. Elle n’en demeure pas moins l’océan. "
- Sois ce que tu es -